Certes, il s’agit de «pèlerins» moins marcheurs, mais pour lesquels parcourir la Francigena a une signification au moins égale à celle que les pédestres peuvent lui offrir.

Il n’y a pas lieu ici de polémiquer ni sur les vertus du trekking et ni sur la finalité de la démarche. Ce qui compte avant tout c’est le parcours choisi, les haltes décidées et ce que l’on peut en tirer autant sur le plan mental que sur celui de la sensibilité propre à chacun. Il s’agit, en effet, d’un véritable «exercice d’admiration» qui apporterait, selon les témoignages, nombre de bienfaits à ceux qui eurent la curiosité, la volonté et les moyens de l’effectuer.

Un premier souvenir

Je me suis demandé, en 2010, pourquoi tant de difficultés à intéresser et à mener des Français sur la Via francigena ? Je me suis rendu vite compte que reléguer cet itinéraire au titre d’un simple «produit touristique» parmi d’autres, ne tentait guère l’« industrie du voyage ». En fait – interrogeaient les Tours Operateurs – s’agit-il de «pèlerinages» à visées uniquement spirituelles ou bien de parcours où histoire, art et religion viennent éclairer un cheminement vers une meilleure compréhension de la civilisation de l’Europe ? Ce questionnement fut également le mien lorsque les démarches que j’ai entreprises à la recherche d’un partenaire «touristique» piétinaient. Susciter l’intérêt pour un tel trajet, convaincre des Français de toutes catégories socioprofessionnelles et de toutes confessions de s’acheminer à la découverte de notre civilisation et de notre culture s’est avéré assez difficile. Seule une agence curieuse et entreprenante accepta le pari et s’est laissée tenter par l’aventure. Ainsi, l’agence Mirabilia et moi-même, avons pu enfin programmer nos premiers périples sur la «Via francigena».

Quand notre groupe partant de France s’est embarqué, ce fut une belle surprise pour les structures d’accueil touristique aussi bien à Reims, Châlons ou à Bar-sur-Aube, qu’à Langres, Besançon ou à Pontarlier. Tamponner des «Credenziali» ? Les hésitations et les commentaires que nous avons pu enregistrer furent, souvent, d’un réel comique. Il nous est apparu alors bien évident que les Français n’avaient presque jamais entendu parler de cette via dont les traces sont pourtant encore présentes sur le territoire français ! On tient à vous rassurer : ce n’est plus le cas, à ce jour !

Un second souvenir

Une fois arrivés en Suisse, se mettre sous l’aile protectrice de feu Père Joseph Roduit à l’Abbaye Saint Maurice d’Agaune était un privilège et la visite du trésor du vénérable couvent sous sa conduite un évènement inoubliable. Quel étonnement pour nos premiers groupes de Français de constater combien, pour indiquer la bonne direction, le balisage ou le fléchage de la Via francigena abondait sur les routes et les chemins secondaires du Valais. Pareil en Italie.

La rencontre, à Fidenza, avec la jeune équipe de l’Association européenne de la Via francigena (AEVF) eut le don de rassurer sur l’estime que l’on porte aux «pèlerins» de France… arrivés en car !

Aujourd’hui

Que faire, comment procéder pour réveiller l’intérêt des Français pour cette route porteuse depuis des siècles de témoignages de civilisation et d’échanges ? Les initiatives de l’AEVF et de son antenne française vont dans la direction d’une vraie campagne de sensibilisation en faveur de cette célèbre Via et notre souhait serait de nous y associer.

En attendant, retenez MIRABILIA voyages* – premier TO français à avoir pris la décision de faire parcourir cette voie et offrir au plus grand nombre des «condensés» de Via francigena sur mesure, autrement dit, adaptés à la personnalité et aux attentes différentes des individus et des groupes.

Ces lignes, vous l’aurez compris, ne sont pas destinées à se rallier ou à renforcer une publicité. Elles ont comme but de faire savoir que des cars de groupes français sillonnent depuis un bon moment la Via francigena ; que cet itinéraire est emprunté à ce jour par tous ceux pour qui, s’acheminer sur la route vers Rome ou vers Canterbury, constituent d’excellents « exercices d’admiration » suscités par les témoignages de haute culture et d’art qui rendent notre civilisation européenne occidentale convaincante, cohérente et toujours inédite.

                                                                                                                                 André PALEOLOGUE**